Vie de la paroisse, 31 mai 2021
Québec, le 30 mai 2021 – La Fabrique de la Paroisse de Bienheureuse-Dina-Bélanger est satisfaite que la ministre de la Culture et des Communications n’ait pas classé l’église Très-Saint-Sacrement de Québec comme immeuble patrimonial. La ministre se donne un nouveau délai d’un an pour prendre sa décision de classer ou non cet édifice. La Fabrique fera tout ce qui est en son pouvoir pour faire comprendre qu’un classement ne tiendrait pas compte de la réalité et, qu’au lieu de protéger le patrimoine religieux de Québec, elle nuirait à sa préservation.
Premièrement, un éventuel classement patrimonial serait incohérent avec l’évaluation faite par le Conseil du patrimoine religieux, financé par le ministère de la Culture et des Communications, qui classe cette église au niveau C. Il serait aussi incohérent avec le choix, par ce même ministère, de prioriser huit églises de niveau A ou B à Québec pour l’octroi d’aide financière à la réparation d’édifices religieux. Les budgets doivent aller en priorité à ces huit églises et ils sont déjà très insuffisants pour maintenir l’état de ces bâtiments identifiés comme « incontournables » ou « exceptionnels ».
Deuxièmement, cette église est un bâtiment en très mauvais état qui connait une dégradation rapide. La structure du bâtiment est instable et dangereuse pour la sécurité du public et la Fabrique a dû dépenser déjà un million de dollars pour la sécuriser. La Fabrique a dû procéder à une fermeture urgente et définitive de cette église à la suite du rapport d’un architecte. Il y a des défauts structurels pour plusieurs éléments du bâtiment. Il en coûterait probablement plus de 10 millions de dollars pour la restaurer et des centaines de milliers de dollars seraient requis annuellement pour des réparations et son entretien. Ce serait un gaspillage de fonds publics d’essayer de sauver cet édifice qui a atteint sa fin de vie utile. Les sommes qui lui seraient consacrées ne pourraient pas servir au maintien des édifices plus importants au niveau patrimonial.
Troisièmement, un éventuel classement condamnerait la Fabrique à supporter le fardeau financier démesuré de maintenir un édifice non utilisé, excédentaire et en mauvais état. En pratique, cette décision grèverait tant les finances de la Fabrique que l’entretien des deux autres églises continuerait d’être insuffisant, soit Saint-Michel sise sur un site patrimonial et Saint-Charles-Garnier, détériorant de surcroît cette église mieux classée (B pour exceptionnelle). Cette décision nuirait à la préservation de ces édifices patrimoniaux.
Quatrièmement, les effets d’un classement de l’immeuble comme bien patrimonial rendraient caducs les efforts pour valoriser les éléments culturels et cultuels précieux de l’église Très-Saint-Sacrement. En effet, la Fabrique avait réussi à trouver une destination pour l’orgue, les cloches, les bancs ainsi que certains vitraux. Il aurait donc été possible d’entendre à nouveau cet orgue, ces cloches, de s’asseoir sur ces bancs et de voir ces vitraux. Comme le public ne peut pas être admis dans l’église, personne n’en jouira. Le tout serait perdu si l’édifice s’écroulait.
Cinquièmement, aucun projet viable et réaliste n’a été présenté pour préserver ce bâtiment. Aucun plan sérieux de réhabilitation de l’église Très-Saint-Sacrement n’a été présenté à la Fabrique dans les cinq dernières années. Personne n’a présenté à la Fabrique un projet comportant un financement pour une restauration et l’entretien récurrent, ni aucun plan assurant une autonomie financière permettant à un groupe de garantir la pérennité de l’édifice.
Sixièmement, le classement annihile la vente qui allait aboutir en mai 2020 et qui aurait permis de développer un projet dans le respect de l’environnement et de la qualité de vie des citoyens du secteur en offrant des logements pour des familles. Les revenus annuels générés par cette vente auraient permis à la Fabrique de mieux entretenir ses deux autres églises et d’offrir plus de services pastoraux à ses paroissiens.
Lorsqu’elle a signifié son intention de classer patrimoniale l’église Très-Saint-Sacrement, la ministre a invité la population à faire des représentations auprès du Conseil du patrimoine culturel du Québec et a assuré qu’elle prendrait connaissance de l’avis de ce conseil avant de décider du classement. La Fabrique demande à la ministre de lui transmettre cet avis et toute analyse ou rapport reçu de ce conseil.
Étant donné l’importance de dossier pour la vie de la Paroisse Bienheureuse-Dina-Bélanger, la Fabrique demande une rencontre avec la ministre afin d’échanger avec elle sur ce dossier.
En conclusion, la ministre doit rapidement lever l’incertitude sur l’avenir de l’église Très-Saint-Sacrement et annoncer que cet édifice ne sera pas classé patrimonial. C’est la seule façon d’être cohérent avec les décisions passées du ministère de prioriser huit autres églises à Québec, d’être réaliste lorsqu’on considère l’état du bâtiment, de contribuer à la protection d’églises ayant plus d’aspects patrimoniaux ainsi que des biens présents dans cet édifice, respecter le droit de propriété de la Fabrique et la situation financière de la communauté paroissiale qui a déjà dépensé déjà d’importantes sommes pour la préservation, l’entretien et la mise en valeur de ses immeubles et œuvres d’art qui ont une valeur cultuelle, culturelle et touristique.
– 30 –
Source et information :
André G. Bernier, Directeur général
Fabrique de la Paroisse de Bienheureuse-Dina-Bélanger
Courriel : direction@dinabelanger.ca